Energy Observer, on a commencé à en rêver il y a cinq ans. C’est notre ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui m’a soufflé dans l’oreille de m’intéresser à l’hydrogène comme forme de stockage.
On a souhaité à travers cette démonstration, ce navire du futur, montrer le potentiel d’un cercle vertueux de l’énergie associant les renouvelables avec plusieurs formes de stockage : les batteries et l’hydrogène.
Si on veut sécuriser la transition énergétique tournée vers les énergies renouvelables, il faut renforcer un petit maillon faible qui est l’intermittent des énergies renouvelables. Vous le savez, il peut parfois y avoir abondance de vent et de soleil au même moment. Mais il peut aussi avoir pénurie de vent et de soleil au même moment pour ne parler que de ces énergies-là.
Et souvent on a abondance d’énergie quand ce n’est pas là qu’on consomme le plus et on a pénurie d’énergie renouvelable au moment où il y a de grandes consommations. Chacun peut comprendre qu’il va falloir qu’on puisse stocker pour les moments de pointe. L’hydrogène va jouer un rôle majeur dans ce domaine-là.
Sur Energy Observer, on essaie de représenter un cercle vertueux de l’énergie. On a une partie production avec du renouvelable : de l’éolien, du solaire, de l’hydrolien. De l’autre côté on a tous les consommateurs, la propulsion électrique et la vie du bord : on s’éclaire, on se chauffe, etc. On a deux formes de stockage : les batteries et l’hydrogène. Si on avait uniquement des batteries, le bateau serait excessivement lourd, il ferait 14 tonnes de plus. Là il fait 30 tonnes, il en ferait 44, donc on aurait besoin de beaucoup plus de puissance pour le faire avancer.
L’idée c’est de stocker tout l’excédentaire d’énergie en hydrogène. En électrolysant l’eau de mer, on la transforme en hydrogène. Et lorsqu’on est en défaillance énergétique, parce qu’on n’a plus d’énergie dans nos batteries pour faire avancer le bateau, on débarde notre pile à combustible et la pile à combustible restitue l’énergie hydrogène en électricité et en chaleur. C’est un cercle vertueux et ce cercle vertueux, il peut se développer à très grande échelle à travers le monde.
On profite de cette odyssée autour du monde qui va durer six ans, pour naviguer avec des ingénieurs systèmes, des ingénieurs hydrogène. Ce navire est un symbole du futur de l’énergie. Avec cette application concrète, on a pu montrer aux médias, aux décideurs, aux industriels, qu’il y avait avec l’hydrogène un potentiel énorme pour essayer de limiter nos émissions de gaz à effet de serre.
Source : arthaudyachting.com